13/12/2013

La Divine Géométrie



De : Karen Engelmann
Edition :   JC Lattès (2013)
Pages : 131
Premières impressions :J'aime beaucoup la couverture : un mélange d'art du XVIIIe siècle avec une gravure de Stockholm ? De plus, en feuilletant, j'ai apprécié les images. La quatrième de couverture donne envie de lire immédiatement ce roman.
Une chanson pour illustrer : I want candy de Bow Wow Wow

CE QUE DIT LA 4EME DE COUVERTURE

En cette année 1791, à Stockholm, la vie est presque parfaite pour Emil Larsson, fonctionnaire au Bureau des douanes, joueu r et célibataire endurci. Mais voilà qu’un soir, Mme Moineau, tenancière d’une maison de jeu très privée et cartomancienne de son état, lui fait part d’une vision qu’elle a eue le concernant : amour et union sont promis à Emil. Elle lui propose de lui tirer une Octave, un tarot préfigurant les huit personnes susceptibles de l’aider à réaliser cette vision, s’il parvient à les trouver. Intrigué, Emil commence donc sa quête. Mais au cour s d’une partie de cartes, les pouvoirs de l’Octave se révèlent dans toute leur profondeur : il ne s’agit plus seulement d’une affaire de cœur. Réunir les Huit est à présent crucial pour tirer le pays du chaos qui le menace. Sous le règne du roi Gustave III, tandis que les vents révolutionnaires font rage à travers les capitales européennes, La Divine Géométrie nous présente une galerie de personnages hauts en couleur dans un récit empreint de mystère et de magie.

MON AVIS

Entendez vous le peuple français se soulevait dans la capitale ? Entendez vous cette monarchie comptait les pas de sa débâcle ?
Emportée par le vent, emportée par les bateaux : la fin de la monarchie souffle sur le peuple suédois. Dans ce climat particulier, où règne l’incertitude politique. Un homme, Emil Larssen va se retrouver au sein d’une intrigue qui prendra rapidement des proportions assez importantes.

Emil Larssen est un jeune « sekretair », pour garder son travail, il doit impérativement se trouver une épouse. Le jeune homme fera tout pour garder son poste chèrement acquis.
S’en suit pour notre héros, une rencontre déterminante : Madame Moineau, cette française qui a quitté son pays et se retrouve comme consultante pour le roi Gustave III, possède dans les quartiers de Stockholm un club de jeux et y reçoit quelques privilégiés auxquels elle tire les cartes, tire l’octave.

L’octave, un mot bien étrange pour parler des cartes du destin. Grâce au petit livre que j’ai reçu en plus mais aussi aux explications dans le roman. Rapidement, le lecteur comprend que ce tirage indique à celui qui pose la question, huit cartes, huit rencontres importantes pour favoriser son destin.
Cette octave c’est la Divine Géométrie : une forme qui se reproduit à l’infini. Emil va devoir trouver ces huit et ainsi trouver l’amour.

Mais au delà d’une simple quête amoureuse, rapidement notre personnage va avoir un rôle dans un tirage beaucoup plus important : celui de Madame Moineau et qui est directement lié à la couronne suédoise.
Emil Larsson est un personnage que j’ai adoré, le coté romanesque, séducteur correspond bien à l’époque où la liberté des mœurs dominée la haute société mais aussi la classe moyenne. Sa sincérité m’a séduite dès les premières pages.

Par l’intermédiaire de l’octave de Madame Moineau, Karen Engelmann nous livre l’histoire réelle de la Suède au XVIIIe siècle. Je suis passionnée par cette période et j’aime la retrouver dans des romans. Habillement et avec beaucoup de succès, l’auteure nous plonge avec aisance à la cour du roi Gustave III. Cela permet aussi de voir la crainte des suédois à cette époque de vivre une révolution profonde comme pour les français. De plus, sans modifier la réalité historique, Karen Engelmann a réussi à introduire ses personnages dans certains événements !
Si je dois faire un reproche sur le coté historique, je trouve dommage de ne pas en savoir plus sur la quête de Madame Moineau : j’aurai aimé en savoir plus sur Axel von Fersen et Marie-Antoinette.

Mais au delà de ça, l’originalité de lire un roman historique sur la Suède m’a beaucoup plu.
Facilement, le lecteur arrive à se plonger dans cette époque : découvrir les bordels, s’hydrater dans une échoppe, confectionner des médicaments mais aussi l’artisanat d’art avec notamment les éventails.


L’art des éventails, j’ai été impressionnée par le travail de recherche que Karen Engelmann a fait sur ce sujet. Je comprends mieux la présence de cet objet de coquetterie sur les tableaux des plus grands. Au delà d’être un objet pour ventiler, il est une arme de séduction importante mais aussi une arme politique. Grâce à ces objets, l’auteur découvre une famille : les Nordén, de brillants artisans qui font de cet objet du quotidien, un objet de mode et d’art. D’ailleurs, l’actualité faisant bien les choses le musée Cognacq-Jay de Paris propose jusqu’au 2 mars 2014, une exposition sur ce thème : Le siècle d’or de l’éventail du Roi Soleil à Marie-Antoinette. Je pense y aller rapidement.

Ce qui m’a séduit aussi, c’est le personnage de Johanna Bloom. La protégée de la Uzanne tire son épingle du jeu. Ses talents d’apothicaire m’ont impressionné et j’avais la sensation par moment de visiter un laboratoire de sorcellerie.

Globalement j’ai aimé ce premier roman de Karen Engelmann mais néanmoins avec le recul je reproche de nombreuses choses (souvent dans le détail).
Par exemple, je trouve cela un peu absurde qu’Emil recherche l’amour tout au long du roman alors qu’il est dans la confidence d’un complot contre le roi ! J’avais envie de lui crier : réveille toi !
De plus, j’ai trouvé que certaines histoires finissaient brutalement et qu’on n’avait pas le loisir de connaître les retombés. Notamment pour certains personnages secondaires.

La fin d’un roman est très importante car ce sont les derniers instants de l’histoire, j’avoue que je n’arrive pas à savoir si la fin de La Divine Géométrie m’a conquise. Néanmoins, l’ouverture (si c’est de ça qu’il s’agit) annonce d’autres aventures pour Emil, à suivre donc ...
Un très bon roman parfois qui peine à démarrer mais dès la page 200, j’ai été complétement embarquée !

Un énorme merci à livraddict et aux éditions Jc Lattès pour ce partenariat. Egalement merci à Alison pour cette lecture commune, son avis est disponible ici.

Marie-Antoinette dans le film de Sofia Coppola
Amour et union demeurent votre événement central, commenta-t-elle, puis elle poussa les cinq cartes restantes de son tirage à la rencontre des miennes. Selon Monsieur Nordén, la Divine Géométrie est capable de construire la ville sainte, mais Jérusalem se trouve bien loin d'ici.

3 commentaires:

Très jolie chronique ^^
Tu m'as rendu curieuse : maintenant il faut que je découvre ce fameux Von Fersen que je connais très peu !
Un grand merci pour cette LC (et j'ai mis un lien vers ta chronique =D)
Biz Tachas !

Ce livre a recueilli de bons avis comme des avis mitigés mais il me semble que rien ne vaut l'avis personnel, je pense donc rajouter ce bouquin au plus vite à ma PAL et il fera très certainement partie de mes lectures de 2014. ^^

En tous cas, ton avis très positif donne envie de se plonger dans ce livre.

@Alison : oui, la biographie que je viens de lire sur Fersen est géniale !
@A-little- : je ne peux que te le conseiller !